25.1.05

Ma petite rue


immeubilité


Dans mon quartier, il y a une petite rue un peu biscornue. Je l'emprunte tous les matins. C'est un peu ma rue. Elle n'a pas de nom, car les rues n'ont pas de nom à Tokyo, sauf les grandes avenues, auxquelles on a donné, il y a sûrement déjà longtemps, des noms occidentaux. Ici, ce sont les pâtés de maisons qui servent à trouver les maisons. Ils sont numérotés. Alors il y a des petits plans partout. Et quand on donne une adresse, un rendez-vous, on décrit le parcours à effectuer depuis une station, un bâtiment, ou bien. On le dessine, ce parcours, sur un bout de papier, il est imprimé sur la carte de visite. Bon, Barthes en cause dans son bouquin sur le Japon.
Ces deux immeubles sont dans cette rue.
Sur l'immeuble bleu, les caissons de machinerie de l'air conditionné, omniprésent. On se chauffe, on se rafraîchit à l'air conditionné.
Ce n'est pas très agréable.

Ne pas parler du travail. Pas là pour ça.
Ma tête est pourtant bien occupée ce jour par le travail, et ce qui fait que je ne suis pas satisfait de la répétition.
Ne pas parler du travail.

Les chauffeurs de taxi portent des gants blancs, et souvent un costume avec une casquette. La porte arrière gauche est équipée d'un système d'ouverture automatique. Quand le chauffeur appuie sur le bouton "ouverture de la porte arrière gauche", et bien la porte arrière gauche s'ouvre. Quand tu appelles un taxi, il s'arrête, et la porte arrière gauche s'ouvre toute seule. Et quand tu quittes le taxi, et bien la porte arrière gauche se ferme toute seule.

Dans ma petite rue, il y a un chantier, qui avance vite. Un petit immeuble sûrement. La surface au sol doit être de 20 X 15m = 300 m². La première fois que j'ai emprunté ma petite rue, ils (7 ou 8 ouvriers) en étaient à refaire les fondations. J'ai eu le temps de voir les anciens piliers, qui m'ont semblé être faits de pierre. Dès le lendemain ils posaient les fers pour couler les nouveaux piliers. Le terrain est à flanc de colline. Le volume du chantier est ceinturé de longs IPN profondément fichés dans le sol, et reliés entre eux par des planches horizontales, sans interstice entre elles. Cela donne des parois de bois clair, je trouve que c'est très beau. C'est de cette manière qu'ils contrecarrent les poussées de la petite colline, du terrain. Pas des maisons attenantes, puisque il y a toujours cet espace entre les bâtiments dont j'ai déjà parlé. Ecrit.

Je ne sais pas qui sont les 7 ou 8 ouvriers qui travaillent à mon petit chantier. Sont-ils déclarés ? Comment ? Sont-ils payés bien ? En tout cas, naïvement parlant, bien trop naïvement probablement, ils ont l'air d'être une équipe. C'est la taille, petite, du chantier, qui me fait dire ça.
Mouais.

Dans ma petite rue, il y a
un love hôtel
une maison en bois, on dirait un chalet, qui a l'air abandonné mais qui ne l'est pas
un virage à 90°
un chat
des escaliers qui montent la petite colline
un coin de trucs abandonnés : une télévision, deux fauteuils, des coussins
deux distributeurs de boissons.


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