15.2.05

le guet de la destruction, logistique et tendresse


petit immeuble pensépenché à Meguro

Un exemple de la "créativité" comme on dit des architectes japonais, en tout cas tokyoïtes. C'est tout le temps, en baladant ses pieds et sa goule, que l'on avise des bâtiments étonnants. C'est-à-dire que c'est comme inscrit dans ce pays, en tout cas à Tokyo, que la destruction guette. Il y en moyenne un énorme tremblement de terre par siècle. Le dernier à Tokyo, c'est 1923. (Mince, je crois que j'ai déjà parlé de ça). Alors on reconstruit en permanence.
Alors on n'a pas ici le même rapport qu'en France, par exemple, aux vieilles pierres. Le patrimoine, tout ça. Les bâtiments vieux sont rares. Un temple shinto est ancien quand il y a un temple shinto à tel endroit depuis longtemps.
Mais reconstruit régulièrement.

Il y a plus de travaux de construction que dans mon pays dans ce pays.

Les quartiers changent plus vite.

Les travaux eux-mêmes vont plus vite, j'ai cette impression, peut-être fausse.


Mon petit immeuble de ma petite rue, ils en sont au premier étage maintenant.
Mince, j'aurais dû prendre des photographies.



Aujourd'hui il y a eu réunion pour parler de la tournée qui commence la semaine prochaine. L'organisation. La logistique, au Japon, en tout cas sur cette production, est comment dire, à la fois tout est problème, et à la fois tout souci doit trouver une solution concrète et dite.

Bon, la logistique, c'est ça.

Mais la logistique que je connais et pratique parfois, c'est autrement le bordel.

C'est un(e) Japonais(e) qu'il nous faudrait à la Coordination des intermittents et précaires d'Île-de-France. Non, je dis des bêtises.


20 minutes pour nous expliquer que nous disposons chacun d'une boîte en plastique transparente, avec notre nom dessus, pour mettre nos affaires personnelles. Attention : pas les accessoires, pas les costumes, pas les sapes de la vie, non, juste les affaires personnelles comme un survêtement, des chaussures, ton maquillage,...


Puis Ogaki, le régisseur général (c'est Ogaki qui a appris comment dire "début du spectacle dans 30 minutes" ou "demain, notes à 14h" en français, en anglais et en russe, pour que tous les acteurs soient sans faute au courant), Ogaki se lance dans une description du plateau à Ezuko. Il y a des petites différences, de dimensions, d'espace, de coulisses. Normal, ça s'appelle une tournée. Il explique tout cela, plan du guignol à l'appui, fixé sur une tableau. Des choses que, pour moi, on ne comprendra réellement qu'une fois sur place, en raccord. L'écoute est très sérieuse, très appliquée, et commencent les questions. "Mais alors, quand à tel moment je joue à cet endroit du plateau, est-ce que je pourrai m'adresser à cette même partie du public ?" "Est-ce que les travées dans la salle ont la même largeur qu'ici ? Parce que juste avant l'entracte, je passe là." C'est épatant, moi j'hallucine grave, et ils sont très préoccupés. Oui, c'est épatant vraiment.


Puis c'est le "Production staff", la Logistique en vrai, qui cause. Ils nous ont distribué deux plannings, un en A3 l'aute en A4, tableaux Xcell où TOUT est indiqué. Une gageure. Horaires de train, d'avion, horaires de répétition, de soundcheck, nombre de personnes dans le train, coordonnées des hôtels, distance hôtel/théâtre, etc., en japonais et en anglais. Magnifique. Et elle (honte sur moi, je ne me rappelle plus son prénom) redit TOUT.


C'est extraordinaire, et aussi un peu énervant pour ma pomme.

On prévoit donc tout ici.



Dans le Hokkaido, il fait actuellement -20°C.
Mais quand on y sera, il fera un peu plus chaud : -18°, -17°C.

Ah bon.


En japonais, l'amour se dit AI.

Kanji de 13 traits, dont beaucoup de petits traits, comme des virgules.

Et en y adjoignant le kanji JOO, lui-même composé du kanji SHIN, qui signifie COEUR, et du kanji SEI, qui signifie VERT ou BLEU, alors ça veut dire la tendresse. AIJOO.

La tendresse est un amour de coeur bleu.

Ou vert.


En attente d'approbation par un "expert" du kanji.






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