10.3.05

racontars


rouge poteau

C'est la peinture rouge sur bois d'un poteau d'un petit temple shinto à Matsumoto.
Et au-dessus, un magnifique cadre, peinture sur macadam, à Matsumoto itou.

Dernier jour au Japon.
Avant-dernier jour de blogue de moi, car je me promets de conclure l'affaire à Paris, le 12 mars 2005, jour de retour.

La relecture de tout le blogue de moi est un moment attendu par moi. Comment le projet bloguien a-t-il évolué au fil de les jours. Quels modes de récit, quels je, quelles grammaires j'ai utilisées dans l'affaire, qu'ai-je raconté.

Des racontars.
Des racontars.

J'espère bien l'absence de nombril ici.

Arpentage de crâne; vues de l'esprit; idéogrammes intimes; impressions urbaines; abîmes de cadres;

Le mot blogue est un beau (ro) mot.


A (pas d'A majuscule avec accent grave sur blogspot.com) un moment donné, dans le spectacle, nous tapons dans nos mains, sur le rythme de la chanson de Rika. Les mains de Roku-san, PapiRoc quoi, 72 ans, doyen de l'affaire, se frappent japonaisement : quasiment paume contre paume, un peu en croix, c'est-à-dire que l'index droit se retrouve à côté du pouce gauche, parallèles l'un à l'autre; et alors les mains restent collées, et un mouvement de frottis a lieu. D'abord rotatif, c'est-à-dire que les deux mains se rejoignent doigt contre doigt : pouce contre pouce, index contre index, majeur contre majeur, annulaire contre annulaire, auriculaire contre auriculaire; dans une position proche de celle de la prière par chez nous donc. Pour ce mouvement, il y a aussi verticalité : la main droite "avance", la gauche "recule".
Alors c'est très beau. Fort agréable à faire. C'est presque le même geste que le "prêtre" shinto faisait lors de la "bénédiction" du spectacle, le jour de la première.


Au Kabuki, un acteur peut avoir un maquillage de la goule entièrement rouge. Une histoire de colère. Dans ce cas, il porte des tabi jaunes.
Pour équilibrer.


La bouche fermée, prononcer un m. Puis un n. Essayer de préciser la différence, de la nommer. En japonais, il n'y en a pas (de différence), en français, il y en a une. La langue, pour le N, se fiche derrière les dents d'en haut, pour le M, elle se retire en plein mitard de la bouche.

Obiki, nous étions ivres, a pleuré en me racontant son existence. Son bonheur et sa souffrance. Bonheur d'être musicien, de construire des projets tout le temps, de venir d'avoir un enfant, souffrance d'en chier à mort, d'être à la limite toujours. Obiki a pleuré d'émotion. Pas de tristesse ou de douleur. D'émotion.
Obiki, comme arbeit, il a choisi de fixer, ou réparer, c'est quoi "to fix", des fenêtres. J'ai compris que c'était un choix. Fixer, ou réparer des fenêtres, quand on y songe, c'est pas mal.

Le verbe pécho. Je veux dire, le verbe français pécho. C'est un beau (ro) mot pécho.
Qu'est-ce que ça veut dire pécho.
Attraper (pécho les boules)
Acheter (pécho le matos)
Venir chercher (pécho à l'aéroport)
Arrêter (se faire pécho par les bleus)
Quoi d'autre.

C'était émouvant de partager ce repas ce soir avec Rika, Kooji, Chu, Chochan, Junchan, Myuki, Oogo et Ryoko et ses deux fifilles, Natsumi et Ayaka. Vachement émouvant.

CHANGER.
pas tant que ça. Mais.

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