18.2.05

le point qu'on fait


le point d'interrogation de nuit

point d'interrogation à Tokyo.

Ce magnifique point d'interrogation est apparu sur la chaussée ce matin.
Ou alors je ne l'avais pas vu avant. Cela m'étonnerait, sur ce chemin que j'emprunte tous les jours, mais c'est probable, car on voit qu'il date : ce qu'il interrogeait a été recouvert d'une autre couche de bitume.

Quel mot, quel chiffre mettait-il en doute ce point d'interrogation ? Habituellement, les inscriptions urbaines sur la page qu'est le sol n'interrogent pas, elles indiquent. Elles disent une date, elles indiquent une direction, elles désignent un emplacement de futur creusage, elles dénoncent une imperfection.
Elles ne s'interrogent pas.

Le point est peint (c'est un point peint) avec la peinture industrielle habituelle, ce n'est pas le mot d'un quelqu'un qui passe avec son pot de blanc d'Espagne, pour indiquer le chemin vers une fête ou bien.

L'objet de l'interrogation, en tout cas, a été recouvert.
Peut-être très rapidement, le temps qu'un clampin se précipite au Konban qui se trouve à 200m de là, pour dénoncer la présence d'un doute sur le trottoir.
En anglais, trottoir se dit pavement.
Pavement, en anglais ou en français, a la même origine latine que la peur;
Pavire, pavare, qui signifient battre régulièrement, sourdement, aplanir à coups de marteau.
D'où paver, pavé, pavement, et aussi pavor en ancien français, qui est devenu la peur.

Alors voilà que ce point d'interrogation incongru retrouve un sens possible, un endroit pas si débile que ça.
Probablement l'oeuvre d'un paveur peureux.
Pavé de bonne intentions.
Pas vu.

Et dès que son doute fut repéré, son supérieur se précipita pour recouvrir l'objet. Pas de peur sur le trottoir, Monsieur.
Pas de doute.
Et on recouvra, nuitamment, le doute.
Ne resta que son ombre.
Ne resta que l'ombre d'un doute.
Ne resta qu'un point d'interrogation.
Le "point d'interrogation".
Ne resta que mon pas d'interrogation.
Pas d'interrogation.
Ne resta qu'un point (d'interrogation) à la ligne.

??????? Je m'interroge encore.

Encore pire.
Encore mieux.





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