9.3.05

Ryoko, Orléans, Youyou et vrac.


Ceci est un hommage appuyé.

Par la présente, j'appuie un hommage à Ryoko.
Ryoko est l'interprète.
Ryoko interprète.
Ryoko est une fifille extraordinaire.
Ryoko, depuis que Benoît, il y a trois ans, lui a expliqué qu'en français courant, on ne dit pas fille mais fifille, dit toujours fifille quand elle parle d'une fille.
Ryoko sait maintenant que ce que lui a dit Benoît il y a trois ans n'est pas tout à fait exact.
Ryoko a décidé de continuer à dire fifille quand elle parle d'une fille.
FILLE est un très beau (ro) mot.
Ryoko était engagée pour traduire du japonais à l'anglais, car je comprends un peu l'anglais.
Ryoko a valsé entre le japonais, l'anglais et le français.
Ryoko m'a permis de pouvoir causer avec mes collègues, le soir au bistrot, de choses énormes, très précises, sur le travail de théâtre, sur l'organisation du théâtre au Japon, tout ça.
Ryoko en a bavé pour pouvoir bosser convenablement, puisque le metteur en scène Kushida n'a, de façon parfois incorrecte à mon avis, guère consacré d'espace ni de temps au travail de Ryoko.
Ryoko est parfois venue bosser sans être payée; ce qui est proprement scandaleux.
Ryoko est mon amie. Bokuno hontono tomodachi deshoo.
Je serai ému de la quitter samedi.


Alors Koudji m'a apporté de la doc en français, dans une enveloppe, pour que je comprenne mieux ce qu'il m'avait glissé quelques jours auparavant. Alors il y avait là le texte d'Olivier, "Théâtres". Koudji a travaillé sur une mise en machin de "Théâtres" l'année dernière. Et dans l'enveloppe il y avait aussi la plaquette de programmation du CDN d'Orléans. Et il y avait aussi une sorte de plaquette des "Paravents" de Genet, mis en scène par Frédéric Fisbach. Koudji devait participer à la version japonaise des Paravents, mais qui fut annulée.
En parler avec Madame Blanchon et Tof Brault.

C'était drôle quand Koudji m'a demandé quel était le rapport entre Olivier et Elizabeth; j'ai parlé à Koudji du rapport Olivier/Lili. Elle est pas belle la vie ?

Et alors de pointer les mots suivants : Blanchon, Mazev, Lelièvre, Churin, Brault, Troly, Ritter, Droulers, Dalle, tout ça, dans la loge du théâtre de Matsumoto, préfecture de Nagano, c'était très agréable oui.

J'ai emmené une vingtaine des collègues manger à La Provence, le restaurant français.
Ils étaient tout penauds au moment de commander, dans l'ignorance.
Peut-être ont-ils aperçu le dénuement que j'ai fort côtoyé pendant ces trois mois, le dénuement qui te saisit quand tu ne COMPRENDS pas.
Wozzeck, il dit au docteur "mais l'argent, quand on n'a pas d'argent "
Alors, là, je dis "mais la langue, quand on n'a pas la langue".

Au Japon, il n'y a pas de ministère de la Culture. La Culture fait partie du ministère de l'Education.
Au Japon, un théâtre "public", ça veut dire "municipal"; ça veut dire que la ville a décidé de mettre des sous.
Dans les théâtres dans lesquels j'ai joué, il y a beaucoup de choses très différentes programmées.
Budget de création du spectacle : 100 000 000 Y. 730 000 €. 4 788 486,10 FF. Cinq briques quoi.
Une date : 4 000 000 Y 29 200 € 191 539,44 FF.
La façon dont les plus jeunes sont payés est absolument hallucinante. Toujours pareil, au nom de la chance d'être là.

Se débrouiller pour finir 20 000 lieues sous les mers juste avant d'arriver à Paris.

Au restaurant, le coup du Sympathic Jazz. Mon grand-père a dû aussi chanter Youyou la Japonaise, un 14 juillet 1937 ou quoi, à Houdan ou à Richebourg. C'est l'histoire d'un Français qui rencontre Youyou, à Nagazaki. Alors ils s'aiment, sans se comprendre. Un jour du deuxième couplet, le Français décide de retourner à Paris, car il s'ennuie soudain. Il dit "jamais je n'comprendrai l'japonais". Alors à Paris, il s'accouple, comme dirait Max, avec une Française, blonde, aux yeux bleus. Et alors un soir du troisième couplet, il décide de s'en retourner chez Youyou. Et comme Youyou lui dit qu'elle veut avoir une grammaire, il lui dit que non, parce c'est pas grave de ne pas se comprendre.

N'importe quoi, quoi.

En vrai, les derniers jours sont les plus durs. (N'exagérons rien). Depuis une semaine, je pense beaucoup à mon retour à Paris. Un petit vrac dans le crâne.
Le blogue de moi en a pris un petit coup, c'est rigolo.

Salut, ça va ?







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