19.1.05

distribution, kanji et taichi

je viens, par un mauvaise manipulation, d'effacer ce que j'avais écrit. C'est un emmerdement.

à Tokyo, on peut acheter tout le temps.
Il y a des magasins
et il y a des distributeurs.
L'étymologie de distribuer
Attribuer, contribuer, rétribuer
redistribuer
Et le tribut et la tribu

C'est un beau (ro) mot, tribu.

Mon dictionnaire historique de la langue française est resté à Paris, car il me faisait dépasser le poids autorisé.

Je ne parle pas le japonais.
Mes collègues parlent très peu l'anglais.
Je parle avec mes collègues.
C'est très difficile.

J'ai arrêté mes études de langue le jour où j'ai vraiment compris que parler une autre langue est le travail d'une vie entière, et encore. Les mots sont trop grands.

Ryoko me dit qu'avec l'ordinateur, les japonais s'éloignent de l'écriture. C'est très simple d'écrire un kanji (ce sont les idéogrammes japonais), il suffit de taper sa prononciation, et l'ordinateur propose toutes les possibilités. Alors tu choisis.
En japonais, c'est l'écriture qui est compliquée. Les sons sont relativement simples.
En français, ce sont les sons qui sont compliqués. Et l'écriture aussi, on a tant de lettres imprononcées.
Le français est une langue très compliquée.

Le bureau de production du spectacle est posé dans la salle de répétition.
Les régisseurs assistent à toutes les répétitions.

Je fais le taïchi tous les jours. Qui l'eût dit. Cela commence par 20 minutes d'immobilité, debout, les jambes écartées d'à peu près 60 centimètres, les pieds parallèles, un peu crochus, le poids sur les arêtes extérieures, les orteils serrés, les genoux un peu pliés et poussant vers l'extérieur; les bras sont avancés, comme tenant un gros ballon (que je vois blanc, comme le ballon du Prisonnier), paume vers paume, les coudes un peu pliés également. Cela fait mal. Les jambes flageolent. Parfois je touche du doigt - c'est une image - une décontraction des muscles. Puis nous faisons l'enchaînement du taïchi. En écoutant une musique mélange de Sting, world chinoisante planante et synthétiseurs nappés. Je me place toujours entre Ucchi et Takako, qui savent le truc. Et à la fin, je les remercie en m'inclinant devant eux, le poing droit fermé, la main droite ouverte, comme si je donnais un coup de poing à ma paume, au niveau de ma poitrine.

Aujourd'hui, j'ai offert un disque des musiques des films de Tati à Bibi, le compositeur des musiques du spectacle.


La baguette, ou l'art de savoir ce qui va se passer.

Ne pas causer du travail
Juste : leur souci de précision est phénoménal

J'ai retrouvé l'autre chemin pour aller au théâtre. J'ai marché vite. Je ne sais pas pourquoi : j'avais le temps. La familiarité.
Cette jeune femme endormie dans le métro.

Un foulard qui tombe d'un sac. Je le prends, poursuis la fille dans le restaurant de soba, pour le lui rendre. J'ai aimé traverser la salle, sans hésiter, vers la table.

Le matin, je vais chez Viron. Viron est une boulangerie. J'y achète du pain. "Baguette ipppon, sumimasen." La baguette de chez Viron est très bonne. Le collègue américain, qui vient enfin de trouver un club de gymnastique près de l'hôtel, est ravi d'avoir sa demie baguette de temps en temps.


Aujourd'hui, Kushida, le metteur en scène, a dit : "Je sais que c'est très difficile, mais faites semblant de savoir ce qui se passe sur le plateau." L'acteur ne sait-il pas toujours ce qui se passe sur le plateau ? Justement. Il sait ce qui est écrit. Il sait ce qui "se passe". Même, il sait ce qui va "se passer". C'est pourquoi il peut jouer. Dans la mesure où c'est possible de jouer, bien entendu. Ce qui reste encore à prouver.
Mouais.

Être au Japon, aujourd'hui, c'était une familiarité. Il fait très beau.

Le plus grand sumotori vivant est mongol.


ps : en me relisant, je me souviens d'un rêve ancien, où je comprenais intimement le jeu d'actrice de Béghain dans Café grâce à une baguette de pain. Vraiment.

le cadre. Passe-partout.

aujourd'hui 19 janvier 2005.

Ma tâche
chaque jour
être au Japon
dire
écrire
ce qu'est cet être au Japon
Je suis à Tokyo depuis le 19 décembre 2004
Un mois.
Passés les épisodes suivants :
= trop de poids pour l'avion, obligé de laisser mon Dictionnaire historique de la langue française, et "Les mots du rugby" de D. Herrero
= l'autocollant "matières inflammables" sur la boîte de mon trombone jugée trop provocatrice par la policière
= ma clef de 10 trouvée dans l'usine Renault de Boulogne un beau dimanche de péniche, dégottée dans ma trousse dans mon sac à dos, que la POLICE m'oblige à abandonner dans la boîte transparente avec écrit dessus "POUR DESTRUCTION". Ils n'ont pas remarqué le cutter dans le même trousse.
= je suis le dernier à l'enregistrement, l'hôtesse m'accueille "bonjour monsieur Rannou"
= le voyage en avion, comprenant:
+ l'écran de télévision individuel, sur lequel le regarde notamment un documentaire en anglais sur les Jeux Olympiques d'Athènes, les meilleurs moments, option ralentis /musique / etc., et je pleure en voyant les vainqueurs vaincre. L'émotion est trop forte.
+ sur mon visa, il y a écrit:
"Category (E) : AS ENTERTAINER"
+ l'heure passée à regarder la Sibérie bordel.
+ l'arrivée à Narita
= la première répétition, avec présentation de chaque individu lié au spectacle, avec applaudissement pour chacun
= les costumes sont fabriqués en Chine, ça coûte moins cher. Tout le monde s'en fout (?)
= la connexion internette gratuite à l'hôtel, le mois nécessaire à y arriver, grâce à l'aide de Tuan à Montreuil
= mes premières errances tokyoïtes

voici
je commence.
Chaque jour, quelque chose.
Normalement, j'ai fait ce qu'il faut pour pouvoir fiche des photos sur ce blog.

PS : hommage à Danos, qui est danseur

et bon anniversaire à Raphaële, qui est "au Burkina-Faso"

CECI EST UN BLOGUE

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